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Covid-19 : la FAO et l’Union africaine s’engagent pour la sécurité alimentaire

Publié le 17/04/2020 - 13:48
En Afrique, les marchés informels représentent un élément vital pour les consommateurs. Ici, à Madagascar. Photo : Antoine Hervé

L’organisme régional et l’agence onusienne unissent leurs forces en vue de minimiser les impacts du confinement sur le continent, où une personne sur cinq souffre de la faim.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), l’Union africaine (UA) et ses partenaires internationaux ont qualifié le système alimentaire et agricole de « service essentiel qui devait continuer d’opérer pendant cette période de confinement, d’urgence, de couvre-feu et face à d’autres mesures d’endiguement ».

Dans une déclaration conjointe, ils se sont engagés à soutenir l’accès des populations les plus vulnérables d’Afrique à l’alimentation et à la nutrition. Comment ? « En fournissant aux Africains des programmes de protection sociale, en minimisant les perturbations afin de garantir une circulation et un transport sans risque des personnes dont le travail est essentiel, en assurant le transport ainsi que la vente de biens et services et en gardant les frontières ouvertes afin de favoriser le commerce alimentaire et agricole sur le continent. » Le document a été adopté à l’occasion d’une réunion virtuelle coorganisée par l’UA et la FAO. Les 55 États membres étaient représentés avec notamment 45 ministres.

Pour Qu Dongyu, le directeur général de la FAO, il est nécessaire « d’agir vite et de manière stratégique pour pouvoir réduire les impacts de la pandémie du Covid-19 sur la sécurité alimentaire en Afrique ». Selon lui, les fermetures des frontières ont pour effet de « restreindre le commerce et de limiter la disponibilité alimentaire dans de nombreux pays, en particulier dans ceux qui dépendent des importations alimentaires ».

Angela Thoko Didiza, ministre sud-africaine de l’Agriculture, des Réformes agraires et du Développement rural, a mis en garde contre « toute démarche ayant pour conséquence d’affaiblir le commerce interrégional ». Tous deux ont souligné le lourd tribut que le continent a déjà payé suite aux mesures de confinement. Un continent où les marchés informels représentent un élément vital pour la plupart des consommateurs. Maximo Torero, économiste en chef de la FAO, pense, lui, que les marchés alimentaires « connaissent des contraintes logistiques ». Contraintes qui pourraient être atténuées en « écourtant la chaîne ».

Plusieurs ministres sont intervenus afin d’exposer les défis posés par la pandémie dans une région du monde où un cinquième de la population souffre de malnutrition. Ibrahim Mayaki, secrétaire exécutif du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), a mis en garde contre « les risques d’instabilité sociale si la nourriture et l’argent venaient à manquer pour les résidents des zones urbaines africaines ».

Faisant écho à leurs inquiétudes, Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’agriculture, a présenté l’aide financière de l’UE pour l’Afrique : « Elle devrait dépasser les 20 milliards de dollars. » Simeon Ehui, de la Banque mondiale, a, lui, détaillé plusieurs initiatives de soutien dont la possibilité de reconvertir 3,2 milliards de dollars de fonds non encore engagés. S’exprimant au nom de la Banque africaine de développement, Martin Fregene a conclu en donnant les détails d’un programme de réponse face au Covid-19 qui intégrera notamment un soutien technique et financier.

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