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Afrique : des produits bio par nature

Publié le 09/09/2020 - 11:16
En Afrique, beaucoup de produits agricoles sont biologiques par nature, comme dans cette serre maraîchère près de Blida, en Algérie. Photo : Antoine Hervé

Durant la crise, les Africains, comme tout le monde, ont eu des difficultés à importer des produits alimentaires. Comme partout, cela a permis aux consommateurs de redécouvrir les produits de leur terroir. Ce n’est pas si mal : cela fait travailler les producteurs locaux et redonne aux citadins le goût des fruits, des légumes et des denrées animales (lait, œuf, viande…) produits localement. À la bonne heure ! Ces produits sont souvent moins onéreux, plus sains et meilleurs pour l’environnement.

En Afrique, les produits vivriers sont souvent biologiques par nature. Quoi de meilleur qu’un bon attiéké ivoirien (manioc), qu’une délicieuse mangue sénégalaise, qu’un bon poulet bicyclette togolais ou qu’un savoureux porc braisé camerounais ? Ces produits sont souvent cultivés ou élevés naturellement, sans pesticides ni engrais ou antibiotiques. En plus, ils correspondent au goût des consommateurs locaux. Et, cerise bio sur le gâteau : pas besoin de logo et d’administration pour les certifier. Ils sont bio par nature. Tout le monde le sait. Et c’est très bien comme cela.

Pour le lait, c’est autre chose. La crise sanitaire a gonflé les stocks de poudre en Europe. Des paysans français en ont même déversé dans les champs. Or, cette poudre de lait est largement exportée en Afrique de l’Ouest. Et plus encore depuis le début de la crise du Covid-19. Résultat : la production locale souffre. Les éleveurs, surtout les petits, ont du mal à prospérer. Dommage, car le lait et les yaourts locaux sont généralement de bonne facture. Rétablir les filières locales : voilà tout l’enjeu des opérations telles que « Mon lait est local » et « N’exportons pas nos problèmes ».

Mais voilà, le commerce et la finance mondiale se soucient plus de considérations financières que des desiderata des consommateurs africains. Ses critères se nomment cash-flow, chiffre d’affaires et rentabilité plutôt que qualité, bilan carbone et développement local. À moins que le monde d’après ne change la donne. Certains commentateurs le prédisent. On peut toujours espérer. Cela ne mange pas de (bon) pain…

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