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Grande distribution

Publié le 25/07/2017 - 14:42
Alors qu’elle est souvent décriée en France, la grande distribution semble très attendue en Afrique. © Daylight Photo/Fotolia

Alors qu’elle est souvent décriée en France, la grande distribution semble très attendue en Afrique. C’est du moins l’avis de Véronique Bouley-Lebon, acheteuse à la CFAO, opérateur de Carrefour en Afrique de l’Ouest et Centrale. Le distributeur français a ouvert un hypermarché fin 2015 à Abidjan, en Côte d’Ivoire. Là-bas, l’image de la grande distribution est « extrêmement positive », selon Véronique. 

Effectivement, en arpentant les rayons de l’hypermarché et des boutiques qui l’entourent, on se rend compte de l’engouement des Ivoiriens pour le concept. Qui plus est dans un centre commercial neuf, attrayant et climatisé. Sans compter que cette implantation a fait baisser les prix des grands distributeurs déjà implantés. Et qu’elle a aussi permis à quelques producteurs locaux de trouver un réel débouché, notamment en viande et en fruits et légumes. 

Sentant le vent venir et observant la fameuse classe moyenne africaine progresser, Carrefour a même prévu d’autres ouvertures d’hypermarchés à Abidjan, Douala, puis au Nigeria, Sénégal, Ghana, RDC, Gabon et Congo Brazzaville.

Un hic toutefois : l’approvisionnement de ces mastodontes n’est pas toujours aisé. « Le problème numéro un avec les producteurs locaux, c’est la logistique, poursuit Véronique, lors d’un petit-déjeuner débat organisé par la fondation Farm le 12 avril à Paris. C’est pourquoi nous allons aider nos fournisseurs à acheter des camions frigorifiques. » Soit.

« Mais qu’en est-il des prix payés aux producteurs ? », a demandé un ponte de la FNSEA. Ce producteur averti sait bien qu’en France tout n’est pas rose entre la GMS et le monde paysan, loin de là. « Pour l’heure, ce sont des négociations au coup par coup », explique Véronique. Les agriculteurs ivoiriens ont bien le temps de savoir à quelle sauce ils seront cuisinés…

Reste que le problème est plus large. Il touche la concentration et la suppression du petit commerce, l’emploi, la qualité de l’alimentation…  Un dernier point qu’il faut relativiser : en Afrique, l’heure est avant tout à la sécurité alimentaire. 

Les guerres, les oppressions, les sécheresses, le manque d’efficacité de la solidarité internationale conduisent des millions de gens à la famine. La corne et l’Afrique et Madagascar sont particulièrement touchés. Mais pas que. Alors, si la grande distribution peut aider à vaincre la faim sur le continent, elle est la bienvenue.

 

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