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Covid-19 : les prix alimentaires baissent en mars, le riz résiste

Publié le 02/04/2020 - 13:40
Récolte de riz en République démocratique du Congo. Photo : Merveille Kakule Saliboko

Une baisse de la demande et une chute des prix de l’huile font baisser les prix des principaux produits alimentaires en mars. Seul le riz semble résister.

Les prix mondiaux des produits alimentaires ont fortement baissé en mars en raison de la diminution de la demande et de la chute des prix de l’huile liées au Covid-19. Pour affirmer cela, la FAO s’appuie sur son indice des prix des produits alimentaires. « Ces baisses de prix s’expliquent en grande partie par les facteurs relatifs à la demande et non à l’offre », explique Abdolreza Abbassian. Cet économiste principal à la FAO évoque « des perspectives économiques qui tablent vers une constante détérioration ».

Le sucre

L’indice FAO du prix du sucre a enregistré la chute la plus importante avec une baisse de 19,1 % par rapport au mois précédent. En cause : une baisse de la consommation hors domicile liée aux mesures de quarantaine imposées par plusieurs pays et une baisse de la demande en provenance des producteurs d’éthanol. Et ce, en raison de la forte chute des prix du pétrole brut.

L’huile

L’indice FAO du prix des huiles végétales a diminué de 12 % en un mois en raison de la chute des prix de l’huile de palme. Elle-même due à la forte baisse des prix des huiles brutes et minérales et des préoccupations concernant les impacts de la pandémie sur les marchés d’huile végétale à travers le monde. Les prix des huiles de soja et de colza ont suivi la même tendance. « Les prix des huiles ont diminué de moitié le mois dernier, reflétant un effet à la baisse sur les biocarburants, qui représentent une source importante de demande sur les marchés du sucre et des huiles végétales », poursuit Peter Thoenes, analyste à la FAO.

Les produits laitiers

L’indice des produits laitiers a, lui, chuté de 3 %. En cause : « La baisse des cotations et de la demande mondiale d’importations pour la poudre de lait écrémé et entier, causée principalement par des perturbations enregistrées au niveau de la chaîne d’approvisionnement des produits laitiers », précise l’organisation onusienne.

Les céréales

L’indice du prix des céréales a baissé de 1,9 % depuis février. Cependant, il est resté proche de son niveau enregistré en mars 2019. « Les prix mondiaux du blé ont baissé tandis que l’abondance des stocks mondiaux et des perspectives de récoltes généralement favorables ont compensé les projections faisant état d’une hausse de la demande en provenance d’Amérique du Nord et de certaines limitations à l’exportation imposées par la Russie. » Les prévisions de la FAO concernant l’utilisation mondiale de céréales pour la saison 2019-2020 ont été « légèrement revues à la hausse » à 2 722 millions de tonnes. Les stocks mondiaux de céréales à l’issue de la saison 2020 devraient, eux, « baisser de 8 millions de tonnes par rapport à leurs niveaux d’ouverture ». Cela fait baisser le ratio mondial stock-utilisation de céréales à 30,7 %. Un niveau considéré comme « acceptable » par la FAO. Qui prédit : « Le commerce mondial de céréales devrait augmenter de 2,3 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 420 millions de tonnes. »

Le maïs

Les prix du maïs ont également baissé en raison de « l’abondance des stocks et d’une forte baisse de la demande pour les biocarburants ». Pour la principale céréale secondaire, des récoltes « exceptionnelles » sont attendues au Brésil et en Argentine. La production « devrait pouvoir se relancer » en Afrique du Sud suite à la vague de sécheresse de l’année dernière. Ailleurs, les décisions d’ensemencement « pourraient se voir influencer par une baisse des prix mondiaux du maïs ».

Le riz

Les prix mondiaux du riz, en revanche, ont augmenté pour le troisième mois consécutif. Ceci s’explique par « les cotations de l’Indica dopées par des phénomènes de stockage induits par des inquiétudes liées à la pandémie et à des informations indiquant que le Vietnam pourrait introduire des interdictions à l’exportation », explique-t-on à Rome. Une éventualité que le Gouvernement vietnamien minimise.

La viande

L’indice FAO des prix de la viande a baissé de 0,6 % en raison de la baisse des cotations internationales pour les viandes ovines et bovines. « Les capacités commerciales ont été entravées par des obstacles logistiques », explique-t-on à Rome. Les cotations pour la viande porcine ont néanmoins augmenté face à la croissance de la demande mondiale.

 

Lors du sommet virtuel du G20 fin mars, le directeur général de la FAO, Qu Dongyu, a demandé aux leaders nationaux de « s’assurer que le commerce agricole continue de contribuer à la sécurité alimentaire mondiale ». Et « d’éviter d’adopter des politiques susceptibles d’entraver les échanges commerciaux, essentiels aux systèmes d’approvisionnement alimentaire ».

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