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Stratégie

Des forêts plutôt que des armes

Publié le 16/02/2022 - 10:00
Vue aérienne de la forêt tropicale de la République démocratique du Congo. Photo : ATIBT

L’argent manque pour la forêt tropicale africaine. Seulement 1 % des fonds climat lui seraient attribués, si l’on en croît Jules Doret Ndongo, le président de la commission des forêts d’Afrique centrale. C’est trop peu comparé à d’autres gaspillages. Point de vue.

Le 6 octobre dernier s’est tenue à Paris « L’initiative de Paris pour les forêts d’Afrique centrale ». Objectif : discourir de la préservation de la forêt qui s’étend sur la République centrafricaine, le Cameroun, le Gabon, le Congo et la RDC. Le ministre des Forêts et de la Faune du Cameroun, son homologue de la Côte d’Ivoire, la sous-directrice de l’Unesco, le maire de Douala et Anne Hidalgo, entre autres, se sont succédé au micro ou en vidéo pour évoquer la sauvegarde du deuxième poumon de la planète.

C’est vrai que l’enjeu est d’ampleur : 20 % des forêts tropicales auraient été perdues entre 1990 et 2000, si l’on en croit la chercheuse du Cirad, Sylvie Gourlet-Fleury. En cause : la déforestation, l’agriculture intensive, la monoculture de soja ou d’huile de palme, l’exploitation abusive des grumes exotiques, les grands projets agricoles et miniers. Mais aussi la pollution inhérente à la vie moderne : transport, chauffage, plastique…

Alors que faire ? Arrêter de voyager, de manger de la viande, de se chauffer… Non, bien sûr. Mais, est-il vraiment nécessaire de couper des centaines d’arbres exotiques précieux pour faire une salle de concert en France ? Est-ce vraiment utile de cultiver des milliers d’hectares de soja pour nourrir nos vaches en Europe ? Non, là encore.

À Paris, le 6 octobre, Jules Doret Ndongo, président de la commission des forêts d’Afrique centrale a révélé que 1 % seulement des fonds climat atterrissent dans la tirelire de la protection des forêts d’Afrique centrale. Selon lui, il en faudrait « au moins 30 % ». Alain-Richard Donwahi, le ministre ivoirien des Eaux et Forêts a, lui, dit que son pays ambitionne de planter « 300 millions d’arbres chaque année pendant dix ans ». Et que chaque élève devra « planter un arbre par an pour passer en classe supérieure ».

Sensibiliser les enfants au combat pour la nature : voilà une belle action à mener pour l’humanité. Comme celle, sans doute, de consacrer des milliards d’euros à la lutte pour l’environnement et contre la pauvreté plutôt qu’à organiser des vols privés sur la lune ou à peaufiner des armées toujours plus dispendieuses. Mais ça, c’est une autre… Ou plutôt non, c’est la même histoire : celle de notre planète.

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