Imprimer
Commentaires
Terra di Carthage

Le Quatre étoiles des poulets de chair tunisiens

Publié le 30/08/2016 - 12:22
La capacité annuelle de chaque bâtiment est de 1 800 000 bêtes soit 300 000 sujets par rotation. Photo : Amjed Ba

Le nouveau site avicole tunisien du groupe Poulina peut accueillir plus de 3 millions de poulets de chair chaque année dans quatre bâtiments à étages ultra-modernes. Nous les avons visités pour vous. 

 

Ce jeudi 23 juillet vers dix heures du matin, le mercure est monté à plus de 35 degrés à l’ombre dans la localité de M’Isra à 45 kilomètres au nord-ouest de Tunis. Confiné entre trois collines à quelques kilomètres de la route locale, ce site vierge, ou plutôt « neutre », c’est-à-dire « où il n’y a pas eu d’élevage avicole précédemment », comme dit Mabrouk Aouini, le chef de la spéculation de la zone nord chez Dick, offre un calme pesant et un paysage des plus monotones si ce n’est quelques bâtiments blancs dispersés symétriquement.

Ces bâtiments constituent le site avicole Terra di Carthage. Il appartient à la société Dick, l’une des filières de la grandiose holding Poulina, de la société avicole Dick présidée par le célèbre homme d’affaires Kamel Ben Ali. 

 

Autoluve et pédiluve

Installé sur une superficie totale de huit hectares, le dernier né du géant de la production avicole tunisien, dont le coût d’investissement s’élève à 32 milliards, est construit depuis deux ans dans une logique d’innovation adoptée par la société mère. Ce site de production de poulets de chair comprend quatre centres d’élevage identiques. Chacun se compose de douze bâtiments superposés (deux sur deux) répartis sur trois blocs.

Les centres d’élevage étant identiques, se promener dans l’un résume les autres. L’adage accueillant « entrer sans frapper » est banni du lexique de tous les responsables et employés de l’élevage. Ici, il faut frapper avant d’entrer. Puis, attendre et passer par le bloc sanitaire composé des zones « propre » et « sale ».

Chaque visiteur ou employé doit prendre une douche et porter une tenue spécifique avant de franchir la porte. Les véhicules doivent passer par un portail équipé d’autoluve et rotoluve. Une haute clôture protège les quatre bâtiments qui forment le centre. Toutes les allées sont saupoudrées de chaux pour la désinfestation. à l’arrière de chaque bâtiment sont érigés deux silos pour le stockage et la distribution des aliments. Plus bas, dans un petit bassin, est disposée une batterie de bouteilles de gaz butane, utilisées pour le chauffage en cas de besoin. En plus des portes d’entrée chaque bâtiment est doté de deux grandes portes superposées pour l’évacuation des déchets et le chargement des poulets. Des pièges à rat sont aussi érigés le long des murs. 

 

Des trappes de secours

Avant d’accéder à chaque bloc, il faut passer par un pédiluve et se laver les mains à l’eau et au désinfectant. La porte s’ouvre sur un large couloir qui finit par un escalier amenant au premier étage. Là, se trouvent les deux bâtiments du haut. Les portes des deux bâtiments du rez-de-chaussée ouvrent sur le même corridor. Sur les côtés gauche et droit sont fixés les boîtiers de commande et de contrôle électroniques et les armoires électriques. De l’ambiance générale à la distribution des aliments et de l’eau jusqu’à l’éclairage et la ventilation, tout est automatisé.

L’ordinateur distribue les quantités d’aliments en fonction de l’âge des poulets comme il remplit les abreuvoirs. Des groupes électrogènes sont installés dans chaque centre en cas de panne. Ils sont renforcés par des réservoirs de gasoil. Les bâtiments sont aussi dotés de trappes de secours qui s’ouvrent en cas de défaillance du système de pad-cooling. 

 

Des formations périodiques

Tout est prévu pour assurer le bien-être des volailles et la bonne rentabilité du site. L’intervention humaine se limite à la surveillance, au suivi et aux tâches quotidiennes de routine. C’est pourquoi chaque bâtiment emploie seulement 10 ouvriers en plus du chef de centre et d’un dépanneur. Des chefs de zone supervisent le tout.

La capacité annuelle de chaque bâtiment est de 1 800 000 bêtes soit 300 000 sujets par rotation pour une superficie de 1 360 m2. « En fait, explique Mabrouk Aouini, la superposition des bâtiments nous a fait gagner de la superficie. Et l’automatisation de la conduite de l’élevage nous a permis de réduire le nombre d’ouvriers et surtout elle a facilité la gérance du site et favorisé l’amélioration des performances. » Grâce aux programmes d’alimentation et aux techniques rigoureuses d’élevages, l’âge moyen de vente a été abaissé à 35 jours. Le gain moyen quotidien (GMQ) est de 58 grammes, l’indice de production de 300 avec un indice de consommation de 1,6.

Ces résultats sont obtenus au moyen d’une discipline rigoureuse et d’une formation continue des employés. 

Les chefs de centres et les dépanneurs, auxquels la société fournit des logements confortables, n’ont pas le droit de communiquer directement ni de se rendre visite pendant les heures de travail. Ils profitent périodiquement de formation et sont souvent rappelés à la nécessité d’observer les consignes de biosécurité et d’hygiène dans les élevages. Les plus performants sont récompensés.

 

L’Italien Codaf fait partie des fournisseurs  étrangers de Terra Carthage. Photo : A. Ba
Zoom : des équipements importés
Mis à part les silos qui sont fabriqués localement par les Grands Ateliers du Nord (GAN), filiales de la holding Poulina, tous les autres équipements et postes de commande du complexe avicole Terra di Carthage sont importés de France ou d’Allemagne. Ainsi, les automatismes et ordinateurs sont fournis par Big Dutchman, les systèmes d’abreuvement par Lubing, les équipements de distribution d’aliments (assiettes, vis…) sont assurés par Codaf...


 

Ajouter un commentaire

Pour ajouter un commentaire, identifiez-vous ou créez un compte.

Nos publications

  • Circuits Culture
  • Cultivar Élevage
  • Cultivar Leaders
  • Culture légumière
  • L'arboriculture fruitière