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La vie avant le profit

Publié le 11/09/2018 - 09:40
© Piyaset/Fotolia

Au début, on se disait « bah, cela doit encore être une manœuvre pour faire tourner l’économie… ». Et puis, force est de constater que le réchauffement climatique est bien réel. Il n’y a qu’à voir les côtes grignotées en Afrique, les saisons décalées, les effets de la sécheresse, les rivières qui s’assèchent… 

Tenez, la Banque mondiale vient même d’affirmer que les vergers de cacao devront sans doute être délocalisés en altitude en Côte d’Ivoire pour garder leur rentabilité (lire p. 8). D’autres études prétendent que les rendements en riz ou en céréales diminueront, que les ravageurs accroîtront leurs pressions sur les cultures, que l’eau d’irrigation manquera, etc.

À y réfléchir, comment pourrait-il en être autrement ? Tout se paie. Les millions ou milliards de tonnes de gaz carbonique de l’ère industrielle se retrouvent bien quelque part. Effet de serre, couche d’ozone, glaciers qui fondent, températures qui montent : nous y sommes. Des épisodes de canicule, comme cet été, ou d’inondations prononcées accréditent ce réchauffement.

L’agriculture et l’Afrique sont, et seront une nouvelle fois en première ligne. Comme souvent, les pays pauvres paieront le prix fort des dérives des pays riches. Alors, ces derniers doivent particulièrement prendre le taureau par les cornes pour préserver l'environnement, notre bien le plus précieux. 

Le problème est le même avec le glyphosate. Le principe de précaution doit prévaloir. La santé publique passe avant tout. Les solutions techniques existent toujours. Il faut les chercher sérieusement, efficacement. Malheureusement, il faudra sans doute, une nouvelle fois, être au pied du mur – une fois le glyphosate interdit – pour les trouver.

Dans ce chamboule-tout, l’Afrique agricole a des atouts. Elle doit transformer son « retard » en avantage. Comme le judoka tire profit de l’épaisseur de son adversaire pour mieux le faire basculer. Le continent doit résolument s’engager dans une agriculture de qualité. Respectueuse de l’homme, de l’animal et de la nature. Pas forcément en ne faisant que du bio. Mais en n'ayant recours à la chimie qu’en dernier ressort, quand l’agronomie – polyculture, rotation des cultures, couverts végétaux… – a donné tout ce qu’elle pouvait.

C’est plus complexe qu'il n'y paraît. Mais il faudra le faire. Car la vie passe avant le profit.

 

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