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La terre des semences

Publié le 28/02/2017 - 14:12
La terre des semences. © Bits and Splits/Fotolia

Je me souviens de ce gros livre à couverture jaune titré La guerre des semences. À l’heure où je terminais mes études, cet ouvrage faisait un peu office de bible en la matière. Qu’en est-il aujourd’hui, de cette guerre des semences ?

Les protagonistes d’abord : il y a les semences certifiées, les semences de ferme, les semences de contrebande, jusqu’aux dernières arrivées : les semences génétiquement modifiées. En théorie, les premières sont les meilleures, les secondes poussent moins régulièrement, les troisièmes sont peu recommandables et les dernières frisent, comment dire… la polémique.

La guerre ensuite ? Le mot est fort. Mais il est à l’image des intérêts financiers en jeu. Et, comme d’habitude, une poignée de grosses sociétés, souvent multinationales, se partagent l’essentiel du marché. Pour jouer la contre-saison, elles sélectionnent leurs variétés sous différentes latitudes et dans divers contextes pédoclimatiques. Objectif : inonder un marché le plus large possible.

Dans ce jeu, l’Afrique a sa part du gâteau. Petite, comme souvent. Mais elle jouit de belles réussites en riz, cultures vivrières, manioc, maïs… Elle a aussi essuyé un échec retentissant ces derniers temps en matière de semences OGM. Il s’agissait du coton modifié au Burkina Faso. La fibre était trop courte. Monsanto, le fournisseur du « matériel génétique », s’est vu renvoyer à ses études. Et pour l’heure, au pays des hommes intègres, c’est un retour à la bonne vieille case départ du coton traditionnel.

Et les agriculteurs dans tout ça ? Pas compliqué : ils utilisent les semences… qu’ils peuvent. Le modèle certifié ou l’OGM quand la graine est disponible et quand ils ont l’argent pour se l’offrir ; la semence de ferme, voire la contrebande quand il leur est difficile de faire autrement. Bref, chacun fait comme il peut avec les moyens dont il dispose. Ne jugeons personne. Un souhait toutefois : que les grosses sociétés semencières rendent leur matériel génétique un peu plus accessible aux paysans africains. Pour que la terre des semences se substitue à la guerre des semences.

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