Imprimer
Commentaires
Affaires maritimes

Maroc : report du Salon Halieutis et accord avec la Russie

Publié le 27/11/2020 - 11:35
95 % de la production halieutique marocaine est assurée par 1800 bateaux de pêche côtière et 14000 barques artisanales, comme ici à Essaouira. Photo : Antoine Hervé

Initialement prévu en février 2021, le Salon Halieutis, des produits de la mer, a été reporté à février 2022, à Agadir. Parallèlement, un nouvel accord de pêche maritime vient d’être scellé entre le Maroc et la Russie. Explications.

Le conseil d’administration de l’association du Salon Halieutis a décidé de reporter la prochaine édition de ce rendez-vous international du secteur halieutique, qui se tient à Agadir au Maroc, à février 2022. La sixième édition, qui devait se dérouler en février 2021, fait les frais de la pandémie de Covid-19.

Réunissant 300 exposants de 40 pays et 50000 visiteurs (chiffres 2019), Halieutis a été mis en place par les autorités du Royaume pour promouvoir et valoriser les produits de la pêche marocains. Halieutis est d’ailleurs le nom de la stratégie nationale qui a été mise en place par le Maroc pour développer son secteur halieutique à l’horizon 2020, y compris l’aquaculture.

Un million de tonnes de produits de la mer

Riche d’une production annuelle de plus d’un million de tonnes, le Maroc est le premier producteur africain de produits de la mer et le vingt-cinquième à l’échelle mondiale.

95 % de cette production sont assurés par quelque 1800 bateaux de pêche côtière et 14000 barques artisanales. Le reste est tiré de la flotte hauturière (356 navires) et de quelques autres activités.

La production est destinée à 80 % à l’approvisionnement de l’industrie de traitement des produits de la mer (305 unités). Et à 20 % à l’approvisionnement du marché local de la consommation en produits frais.

La valorisation des produits de la mer se fait sous la forme de conserves, de produits congelés, de poissons frais, de farine et d’huile de poisson. Cette industrie représente 50 % des exportations agroalimentaires du Maroc, soit 7 % de ses exportations totales en valeurs.

3500 kilomètres de côtes

Doté d’une double façade maritime, atlantique et méditerranéenne, le Maroc dispose de 3500 km de côtes riches en poissons, en coquillages et en crustacés. Constituées d’une zone économique exclusive de plus d’un million de km², les eaux marocaines sont réputées parmi les plus poissonneuses de la planète.

Pas étonnant donc que le Maroc occupe le premier rang des producteurs de poissons en Afrique. Il est aussi le premier producteur et exportateur mondial de sardines.

Le secteur de la pêche maritime joue un rôle économique et social important dans l’économie marocaine. Sa contribution au PIB a été de l’ordre de 2,3 % en moyenne durant les dix dernières années. La filière pêche génère plus de 170000 emplois directs et près de 500000 emplois indirects.

Nouvel accord avec la Russie

L’important potentiel de production du Maroc suscite un intérêt grandissant auprès des grandes nations maritimes. En témoignent les accords de pêche et de coopération négociés avec l’Union européenne et la Russie. Dernier en date, ce nouvel accord de coopération en matière de pêches maritimes qui vient d’être signé – le 27 novembre – entre le Maroc et la Fédération de Russie.   

D’une durée de quatre ans, ce nouvel accord – le huitième du genre depuis 1992 – établit le cadre juridique permettant à une flotte de dix navires russes de pêcher des espèces de petits pélagiques dans les eaux marocaines au-delà de 15000 nautiques. Il prévoit également une coopération scientifique et technique pour le suivi de l’écosystème pélagique dans les eaux marocaines entre l’Institut national de recherche halieutique et son homologue russe. De même, il permet à des étudiants marocains de bénéficier de bourses de formation dans les établissements russes spécialisés dans la pêche maritime.

L’activité des navires russes dans les eaux marocaines offre des possibilités de travail pour les marins pêcheurs marocains, à raison de seize marins par navire en permanence. Ces navires sont soumis à un régime de contrôle et de suivi qui comprend, outre la visite technique dans des ports marocains, un suivi continu de chaque navire par satellite, ainsi que l’embarquement en permanence d’un observateur scientifique marocain. La commission mixte fixera le quota à accorder aux navires russes au titre de la première année de l’accord.

Cinq grandes catégories halieutiques

La ressource halieutique marocaine se décompose en cinq grandes catégories :

  • les poissons pélagiques qui comprennent notamment la sardine, les anchois, le maquereau, le chinchard, l’espadon et les thonidés ;
  • les poissons blancs qui englobent le merlu, le colin, le loup-bar, le saint-pierre, la sole, le pageot, le rouget, la rascasse... ;
  • les céphalopodes (poulpe, calamar, seiche…) ;
  • les crustacés : crevette rose, langouste et langoustine, homard, cigale, crevette royale ;
  • les coquillages (palourdes, couteau, vernis…), les algues (dont l’agar-agar) et les échinodermes (dont les oursins).

Ajouter un commentaire

Pour ajouter un commentaire, identifiez-vous ou créez un compte.

Nos publications

  • Circuits Culture
  • Cultivar Élevage
  • Cultivar Leaders
  • Culture légumière
  • L'arboriculture fruitière