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Gabon

Les résultats mitigés du projet Graine

Publié le 25/07/2018 - 16:32
Théophile Ogandaga, Pdg de Sotrader, Gabon (A. Lawson)

Seules 12 00 tonnes de manioc et de bananes ont été récoltées en 2017, lors de la première phase du Projet Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés. Espérons que la phase 2 fasse mieux.

Pan non négligeable de la politique agricole du pays et objet de la  campagne du président Ali Bongo Ondimba dès 2009, le Projet  Graine avait obtenu l’appui de la Banque africaine de développement (BAD) en  2017 à Abidjan (Côte d’Ivoire), avec  l’octroi d’un financement de 64,6 milliards  de  francs CFA. Le financement intervenait après 20 ans d’absence de la BAD dans le secteur agricole gabonais.

Selon un  communiqué officiel, « ce prêt (devait  permettre) de soutenir et d’accélérer le programme Graine, en contribuant notamment au financement des infrastructures sociales et agricoles nécessaires à la promotion des coopératives et de l’entrepreneuriat agricoles des jeunes et des femmes, des actions de formation, d’organisation et de professionnalisation des bénéficiaires "agripreneurs" ».

Avec ce financement, la BAD renoue avec le Gabon agricole. Cela s’explique par l’alignement du Plan stratégique Gabon émergent et du Plan de relance de l’économie - volet agricole - à la stratégie de la Banque africaine de développement : nourrir, intégrer, industrialiser l’Afrique et améliorer la qualité de vie des Africains. « L’appui financier accordé au secteur agricole gabonais, est la preuve de la confiance de la BAD dans le PSGE et le PRE, adopté il y a quelques mois par le gouvernement », affirme un responsable du ministère gabonais de l’Agriculture.

Gabon fruits et légumes sur marché Libreville Photo Antoine Lawson

Actuellement grand importateur de denrées alimentaires et de produits agricoles, le Gabon souhaite renverser la tendance dans les prochaines années. C’est pour cette raison qu’aux yeux des autorités gabonaises, le « Programme Graine constitue le plan Marshall » de la politique agricole du pays. D’où l’importance particulière accordée à ce programme depuis son lancement.

A Oyem, dans le nord du pays, a eu lieu, mi-avril, la première réunion trimestrielle de la direction du Programme Graine.  Il a été question du fonctionnement futur du projet, qui concerne la phase 2 du programme. Il s’agira d’aborder un nouveau déploiement en tenant compte d’aspects comme la transformation et la commercialisation des produits.

Piloté par la Société gabonaise de transformation agricole et de développement rural (Sotrader), le programme Graine ambitionne de permettre au Gabon de parvenir à l’autosuffisance alimentaire. Mais des  difficultés palpables ont été rencontrées, confirme Théophile Ogandanga, Président Directeur  général  de la Sotrader.  En 2017, cette entreprise pilote avait procédé à la première récolte en  travaillant en étroite collaboration avec plusieurs coopératives agricoles.

En 2015-2016, il était question de l’aménagement de 1500 ha de terre cultivable et du planting de pousses de bananiers et de manioc dans six provinces du pays. Seules 12 00 tonnes de manioc et de bananes ont été récoltées en 2017. Un  résultat  jugé insuffisant par  Ogandanga qui reste tout de  même confiant en l’avenir. « Les  résultats ont été assez  mitigés », a-t-il  déclaré. Les  conflits hommes-faune dans  certaine  province ont réduit du  tiers les résultats  escomptés.  Pour commercialiser les produits issus de ces plantations, la Sotrader a ouvert des entrepôts à Libreville afin que les produits agricoles soient mis à la disposition des clients et des commerçants.

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