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Cameroun, Nigeria, Côte d’Ivoire, Mali…

Ces délégations africaines présentes au Space

Publié le 09/09/2019 - 16:57
Dominique Koidio (à gauche), éleveur de porcs à Akoupé Zeudji, près d’Abidjan, fait partie de la délégation ivoirienne au Space. Photo : Antoine Hervé

Près de trente délégations africaines sont attendues au Space de Rennes du 10 au 13 septembre. Voici la liste, non exhaustive, communiquée au début du mois par les organisateurs du Salon, avec leurs objectifs.

CAMEROUN

Une délégation de treize personnes conduite par le Dr Taïga, ministre de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales et François Djonou, président de l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic) viendra « trouver des solutions aux problèmes des maladies animales, découvrir de nouvelles méthodes d’élevage, notamment via des visites des fermes et nouer des partenariats lors de rencontres B2B ». Les maladies animales demeurent l’un des facteurs limitant au développement de l'élevage, comme ça a été le cas récemment avec la grippe aviaire.

Plus de 35 % de la population au Cameroun se consacre à l’élevage, notamment dans les provinces du Nord et de l’Extrême-Nord. Il représente la deuxième source de revenus pour les populations rurales, après le coton. Toutefois, malgré un fort potentiel, plusieurs contraintes entravent l’accroissement de la productivité du cheptel. Elles sont liées à l’eau, à l’alimentation, aux pratiques d’élevage, au manque d’équipements performants, de cliniques vétérinaires, de médicaments, etc.

En plus de l’élevage des bovins, des ovins, des porcins et des volailles, les autres types d’élevage comme l’apiculture, l’aquaculture et l’élevage non conventionnel prennent de plus en plus d’ampleur au Cameroun.

GUINÉE ÉQUATORIALE

Nicolas Hountondji Akapo, ministre de l’Agriculture, de l’Élevage, des Forêts et de l’Environnement, conduit une délégation dans laquelle on retrouve Francisco Medina Catalan, secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Estefania Isabel Nguema Andme, directrice générale du Développement rural, Alberto Ndong Nsuga, directeur national du Programme d’éradication de la mouche tsé-tsé et de la trypanosomiase, Victor Ondo Nsang, vétérinaire au sein du ministère de l’Agriculture et Eduardo Sebastian Ndjoku Santalices, de la Red Africaine incubateur des Entreprises de Jeunes en élevage (AYL-FAIN) du ministère de l’Agriculture.

En Guinée équatoriale, l’agriculture représente 1,1 % du PIB. C’est une agriculture de subsistance qui, bien qu’étant la principale occupation, ne couvre que 30 % des besoins locaux. La production animale comprend des poulets, des canards, des cochons, des chèvres, des moutons, des lapins et des cochons d'Inde. Avec des milliers de kilomètres carrés de terres arables inexploitées et une forte demande intérieure et régionale, la Guinée équatoriale possède des opportunités de croissance considérables tout au long de la chaîne de valeur de l’agriculture et du bétail. Pourtant, malgré ces richesses, le pays importe plus de 80 % de sa consommation. Ce qui constitue une niche de développement pour les autorités compte tenu du gros potentiel agricole du pays.

Les Guinéens viennent notamment au Space afin de « s’inspirer du modèle d’élevage breton pour développer l’élevage de poulet de chair et de ponte ». Ceci afin de « faire baisser les importations de poulets et d’œufs dans le pays ». Ils viennent également « rencontrer des partenaires pour améliorer la compétitivité du secteur et chercher des solutions pour lutter contre les épizooties ».

NIGER

Une délégation de quinze personnes du Groupement des aviculteurs privés de Niamey (GAP-CUNE) est attendue. Le chef de la délégation est Aboubacar Adamou dit Kimba, président du GAP-CUNE. Au Niger, l’élevage est un sous-secteur de l’économie rurale. Il contribue à plus de 12 % dans la constitution du PIB national. Avec un cheptel de plus de 30 millions de têtes de bétail, le Niger est exportateur de bétail, de peaux et de viande. Ces ressources animales représentent la deuxième source de revenus d’exportation du pays, juste après les ressources minières, soit 21 % de l’ensemble des produits d’exportation. Au Niger, l’élevage se pratique de façon extensive, notamment dans les trois-quarts nord-est du pays. Il représente une part importante de la production agroalimentaire et contribue à la lutte contre la pauvreté, à l’insécurité alimentaire et à la création d’emplois.

Les Nigériens viennent au Space pour « rencontrer des partenaires financiers et techniques ainsi que pour moderniser l’élevage bovin en s’inspirant des méthodes de stabulations des vaches par la mise en place de fermes pilotes au Niger ». Selon le président du GAP-CUNE, le Space peut leur « offrir la possibilité d'apprendre de l'expérience des autres pour tirer le secteur vers le haut ». Les professionnels espèrent également rencontrer des fournisseurs d’intrants et d’équipements avicoles.

NIGERIA

Délégation d’éleveurs, coopératives, institutions bancaires… : pas moins de 35 personnes sont attendues au Space, dont deux coopératives avicoles et porcines ; huit fermes avicoles (poules pondeuses et poulets de chair) ; quatre fermes piscicoles et une ferme laitière ; un parc d'engraissement ; deux usines d’alimentation animale et deux équipementiers agricoles.

Pays le plus peuplé d’Afrique, le Nigeria doit nourrir près de 200 millions de consommateurs dont 50 % ont moins de 20 ans. Les perspectives font état de 440 millions d’habitants en 2050. La population totale de Lagos représente à elle seule la population de la Côte d’Ivoire. Le pays est en recherche d’autosuffisance, ou en tout cas de moindre dépendance alimentaire, notamment dans le secteur de l’élevage, laitier, avicole et porcin.

Le Nigeria est une terre d’opportunités pour les audacieux qui investissent dans ce pays incontournable dans l’espace Cedeao : 70 % de la population et 75 % du revenu de tous les pays d’Afrique de l’Ouest. Le pays constitue une belle opportunité de coopération, que ce soit en matière de joint-venture, de transferts de savoir-faire ou de fournitures de solutions clés en main dans l’agriculture (génétique, nutrition, équipements, besoins en aval de la filière…). La filière volailles, c’est 145 millions de poulets (chair et œufs). L’industrie est estimée à 800 millions de dollars, 550 millions de tonnes de poulets viande/an, 700 millions d’œufs. La filière bovine compte 20 millions de têtes (360 millions de tonnes de viande consommées/an). La filière ovine et caprine : 41,3 millions de moutons - 72,5 millions de chèvres. On dénombre aussi 7,1 millions de porcins et 620000 tonnes de poissons produits dans sa filière aquacole. Reste que le Nigeria importe entre 30 et 95 % de ses besoins. C’est notamment le cas pour la volaille (30 % sont importés) ou le lait (95 %).

En plus de découvrir les innovations, les Nigérians viennent notamment au Space pour « trouver des opportunités d'investissements et de partenariats dans les secteurs aquacole, porcin, avicole, bovin, alimentation animale, génétique et équipements d’élevage ».

CÔTE D’IVOIRE

La délégation du ministère des Ressources animales et halieutiques sera conduite par le ministre lui-même, Kobenan Kouassi Adjoumani. Parmi les autres membres de la délégation annoncés, citons Charlotte Amatcha, conseillère du ministre, Sindou Fofana, président du Conseil d’administration de l’Association nationale des aviculteurs de Côte d’Ivoire (Anavici) ou encore Moussa Abou, vice-président du Conseil d’administration de l’Anavici. L'objectif principal de leur visite au Space est de « s’inspirer du savoir-faire des pays participants, des exposants et des professionnels pour moderniser les secteurs bovin, porcin et du petit ruminant et pallier les importations de produits alimentaires. Et, accompagner la professionnalisation des acteurs pour développer l’élevage dans le pays ».

La Côte d’Ivoire organise, tous les deux ans, le Sara (Salon international de l’agriculture et des ressources animales d’Abidjan). Or, convaincu par le savoir-faire du Space, le ministre tient à ce que le Salon rennais occupe « une place de choix dans l’organisation du Sara ».

GUINÉE CONAKRY

Une délégation d’institutionnels et d’opérateurs privés est annoncée au Space. Parmi les membres de cette délégation figurent Elhadj Mamady Conde, secrétaire général du ministère de l’Élevage, Adama Traoré, conseillère du ministre de l’Élevage et des Productions animales, Marie Camara, conseillère du ministre chargée de l'Alimentation animale, Ibrahima Kadiatou Diallo, conseiller du ministre, chargé de Mission, Aissatou Balde, directrice nationale adjointe des Productions et Industries animales, Mamadou Nora Doumbouya, chef de la Division infrastructure et professionnalisation, Diallo Alpha Oumar Fady, président de l’Association nationale des aviculteurs de Guinée (Anavig), Diallo Moussa Bassano, président de l’Unag (Union nationale des aviculteurs de la Guinée) ou encore Traoré Mohamed Saloum, SG du Groupement agropastoral Madina Sarakole.

Pour les acteurs privés, l’objectif au Space est de « trouver des fournisseurs et apprendre du savoir-faire des entreprises bretonnes et des nouvelles technologies. Comprendre puis trouver des solutions aux problématiques sanitaires (grippe aviaire, poux, maladie de Gumboro, etc.) ». Pour les acteurs publics, c’est davantage le secteur laitier et celui de la viande qui sont une préoccupation. L’État souhaite, en effet, « mettre en place un abattoir moderne et une ferme pilote de 20 à 30 vaches pour moderniser le secteur ».

MALI

La délégation est composée d’institutionnels et d’opérateurs privés. Y figurent notamment Ibrahima Diane, chef de cabinet, ministère de l’Élevage et de la Pêche, Barry Tata Kane, conseillère technique, ministère de l’Élevage/Pêche, Bakary Togola, président de l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture du Mali (APCAM), Baya Djigue, président régional de Kayes, Fédération des Groupements de la filière bétail/viande du Mali (Febevim), Boubacar Diakite, chargé d’information à la Fédération nationale des producteurs de lait du Mali (Fenalait), Mahamadou Sylla, du Syndicat national des éleveurs et producteurs de viande (Synelprov), Sory Ibrahim Coulibaly, membre du Syndicat national des éleveurs et marchands de bétail (Synemab), Cheick Oumar Traoré, chargé d’approvisionnement à l’Association malienne pour le développement des races ovines et caprines (Amdaroc), Mahamadou Kouyate, secrétaire à l’information à l’Association malienne pour le développement des races ovines et caprines (Amdaroc) et Sanogo Diarata Traoré, présidente de la Fédération nationale des intervenants de la filière avicole (Fifa).

En Bretagne, leur objectif est surtout « d’effectuer des visites de terrain ». Elles représentent pour eux « de véritables opportunités d'apprentissage ». Ils souhaitent aussi « monter un protocole de collaboration avec le Space, la Région ou la chambre d'agriculture. Échanger sur les approches de développement des cultures fourragères, la gestion des foyers de maladies animales (la fièvre aphteuse) et les équipements adaptés aux pays africains ».

SÉNÉGAL

Gora Faye, président de l’Interprofession avicole du Sénégal (Ipas) et Mamadou Moustapha Camara, directeur commercial des Grands Moulins de Dakar, seront les chefs de file de la délégation d’institutionnels et d’opérateurs privés du Sénégal. Leur principal objectif est de « tisser un partenariat avec le Space pour être accompagné dans la mise en place et l’organisation future d’un Salon international d’élevage au Sénégal ». Ils souhaitent aussi « trouver des solutions au manque d’intrants pour la filière chair et volaille » ainsi que « s’inspirer des fermes familiales bretonnes pour accompagner le développement du secteur. Et trouver des petites unités de fabrication d’aliment et d’abattage de volailles pour sortir des solutions traditionnelles ».

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